Que savoir sur les tendances actuelles des prix de l’immobilier ?

L’immobilier est un secteur en constante évolution. Ses tendances changent en fonction de plusieurs paramètres qui ne sont pas toujours faciles à analyser. Heureusement pour les français, il est possible d’obtenir une analyse complète et précise de ce marché, grâce à la Note de conjoncture immobilière des notaires de France.

Le marché immobilier change de morphologie

Le marché immobilier dans un pays comme la France se caractérise par un réel dynamisme, et ce malgré la crise sanitaire. En effet, par rapport aux dernières années, on observe actuellement un nombre remarquable de transactions. Les analyses font état de 1 130 000 transactions à la fin du mois de mai 2021, un véritable record par rapport à l’an 2000. Il faut noter néanmoins que ces chiffres intègrent les transactions non effectuées suite au premier confinement. Quoi qu’il en soit, ils restent quand même impressionnants.

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Par ailleurs, ces analyses démontrent aussi que de plus de français choisissent des biens immobiliers en dehors des grandes villes. Le marché se tourne donc vers une nouvelle typologie de bien, une situation qui conduit à une relocalisation des populations vers les petites villes et les villes moyennes. On remarque aussi que le déplacement des populations dans chaque ville traduit le même phénomène : elles se déplacent vers des zones géographiques situées aux abords des grandes villes.

Ainsi, les Parisiens qui déménagent choisissent le plus souvent des logements dans les départements limitrophes de la capitale. Le constat est le même suite à l’analyse des tendances dans les autres villes du pays. Les populations choisissent aussi en majorité, des résidences situées dans des zones plus vertes, et accessoirement plus accessibles financièrement. Les français semblent donc chercher à se déconnecter de l’effervescence des grandes métropoles, en se tournant vers les villes de moins de 3500 habitants. Ceci est favorisé en grande partie par l’essor soudain du travail à distance.

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Quelle est l’incidence de ces déplacements sur le prix de l’immobilier ?

Le premier constat traduit une incidence inégale sur les prix de l’immobilier en France. Pour commencer, malgré l’augmentation de la demande, le prix des logements anciens en France métropolitaine n’a pas augmenté comme par le passé. En effet, il n’a augmenté que de 1,4% au premier trimestre 2021, contre une augmentation de 2,4% au cours du trimestre précédent. On observe donc une hausse, mais elle semble ralentir par rapport aux tendances précédentes. Le constat est le même lorsque le prix est analysé sur l’année entière.

Ce phénomène s’explique en partie par le ralentissement du marché des appartements. Pour les maisons par contre, la hausse des prix est semblable à celle enregistrée au cours de l’année précédente. D’après les projections réalisées, les prix devraient bientôt connaître une légère augmentation. Les prix des appartements par exemple devraient passer d’une hausse de 5% sur l’année écoulée, à une hausse de 5,5% à la fin du mois d’août 2021. Toujours à la même période, les prix des maisons devraient connaître une hausse de 8,9%, contre une hausse de 6,6% observée en début d’année.

Il est important de garder à l’esprit qu’en réalité, ces tendances ne traduisent pas toujours fidèlement la réalité. Aussi, si les prix des maisons augmentent, c’est principalement parce que ce type de biens intéresse désormais une population ayant un pouvoir d’achat immobilier plus important. En effet, les populations des grandes villes ressentent visiblement le besoin d’avoir plus d’espace, ce qui les pousse à s’installer dans les maisons, et principalement dans les petites villes. Cette nouvelle catégorie de clients favorise donc la hausse des prix sur ce marché, ce qui n’est pas toujours justifié.

Ce départ en masse des populations des grandes villes, provoque également une hausse des prix des appartements. Étant donné qu’il y a moins de locataires, les promoteurs immobiliers choisissent de maximiser les profits en augmentant les prix des loyers. Ainsi, d’après les estimations, on devrait observer d’ici la fin du mois d’août, une hausse de 1% par rapport au trimestre précédent. Une telle flambée des prix sur une période de 3 mois seulement est impressionnante, surtout qu’en réalité, on devrait plutôt assister à une sorte de stabilisation.

Une fois de plus, ces tendances ne sont pas à considérer au pied de la lettre, car dans la pratique, les prix sont variables d’une ville à une autre. Il en est de même pour l’évolution du marché. Ainsi, tandis qu’à Paris les ventes se font dans un délai de 3 semaines environ, dans une ville comme la Bretagne Sud, les biens mis en vente sont désormais très rares.

Pour l’heure, il est impossible de savoir si cette nouvelle tendance est définitive, ou s’il s’agit simplement d’une situation éphémère. Alors même si pour certains, ces fluctuations sont directement liées à la crise sanitaire, on ne peut pas encore savoir s’il s’agit de la seule et unique cause. Quoi qu’il en soit, force est de constater que la France n’est pas le seul pays à observer ces changements. La situation semble en effet être la même dans toute l’Union Européenne.

Les taux des crédits immobiliers restent en soutien

On aurait pu s’attendre à une hausse des taux de crédit immobilier suite aux récentes fluctuations observées sur ce marché, mais il n’en est rien. Au contraire, les taux d’intérêt ont atteint en avril 2021, un nouveau point bas de 1,15% en moyenne. Cette situation devrait aider à favoriser le dynamisme observé sur le volume des transactions. Aussi, les emprunteurs peuvent avoir l’esprit tranquille, car jusque-là, rien ne laisse penser que ces taux pourraient augmenter de manière subite.

Pour l’heure, les taux sont exceptionnellement bas, et les populations en sont bien conscientes. S’ils devaient augmenter plus tard, ce serait de manière progressive et mesurée. En d’autres termes, cela ne devrait pas impacter de manière considérable, l’effort de trésorerie des acheteurs.

En résumé, les français semblent désormais moins enclins à épargner. Suite aux récents évènements liés à la crise sanitaire, ils affichent une grande volonté d’investir dans leur bien-être et dans un cadre de vie plus agréable. Ainsi, si autrefois l’immobilier représentait avant tout un secteur pour l’investissement en France, désormais il représente plutôt un pas de plus vers une meilleure qualité de vie. Reste à savoir si cette évolution des mentalités est passagère ou définitive.